L’Atelier David Roland

Bio

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"En guise d’introduction pour expliquer la façon dont je peins au revers du verre j’aimerais signifier que j’associe cette technique au vide.

C’est peut-être troublant et peu convaincant d’associer ces deux termes mais je parle de ce vide comme on pourrait parler de l'Amour, cette chose miraculeuse où l’on met sans cesse de nouveaux ingrédients pour obtenir la recette finale qui convient aux deux parties.

Son existence, son intemporalité, sa transformation a subi de multiples rebondissements ou étapes passant dans un premier temps à du verre coulé, cerclé, déversé savamment orchestré par des géniteurs du verre à la magie d’un verre plat qui n’attendait que le talent de certains artistes comme Dufy, ou Paul Klee pour révéler sur cette matière la splendeur du vrai. La Beauté.

Cette technique je l’associe donc à l’origine à un vide tant il est relié, aimanté par la création, invention qui la comble.

Ce vide se remplit malgré son insondabilité par des thèmes divers et pour ma part une place grande est faite aux femmes et leurs enjeux et leur impact sur nous tous.

Tout dans cette technique est du domaine de la nouveauté permanente, la fuite, les mouvements, les circonvolutions.

Ma peinture devient durée si l’on écoute Henri Bergson."


J’aimerais aussi rendre hommage à Léonard de Vinci qui par sa pensée m’a aussi transporté vers d’autres vues quand il a dit un jour « la sculpture révèle sans effort ce qui est, la peinture semble miraculeuse, elle rend palpable l’impalpable, elle présente en relief l’objet plan et produit un effet d’éloignement pour les choses rapprochées, elle est bien le résultat ou le produit de multiples étapes pour rendre la lumière heureuse » définition exacte pour moi de la peinture :

Rendre la lumière heureuse, le verre, comme médium, et son éclat m’en donne la possibilité.

Il va donc falloir s’entendre maintenant sur le terme ! Moi personnellement je préfère le terme anglais « reverse painting on glass « (Au revers du verre) car le terme français peinture sous verre ou fixé sous verre englobe de nombreuses façons de peindre où la peinture n’est pas directement fixée sous le verre.

En effet, cette appellation est très importante historiquement.

Initialement représenté par Arnaud Vincent de Monpetit qui a inventé une nouvelle façon de peindre des miniatures et des portraits à l’huile et de les protéger. Peintre très contesté ainsi que le peintre François Lebelle c’est pourquoi aujourd‘hui on se penche encore sur cette technique et sur sa perfection.

La peinture sous verre comprend finalement :

Les églomisés que l’on nomme « sandwich d’or » ou des feuilles d’or sont gravées sur un fond noir pour être bordées finalement de bandes de cuir : tout est fichtre délicat lorsque l’on évoque cette technique.

Désormais attardons nous sur le médium lui-même obtenu par la fusion de silice, de sable, de quartz, de silex, de soude, de potasse et de quelques stabilisants.

Du premier siècle avant JC à aujourd’hui, de l’aspect déformé et jauni, au vert plat et translucide, il a fallu quelques pavés d’intelligence et de nouveautés pour que cette peinture au revers du verre soit impeccable aux yeux de l‘ artiste et du spectateur.

Soufflage au manchon au 18ème siècle, paraison soufflée en un cône à large fond et de multiples termes pour en arriver à des verres bombés, rota Ron de pointils pour aplanir le verre, le doucissage …je ne l’invente pas …

À tabatière chinoise (le verre creux) en cristal de roche ou calcédoine, polissage avec du sable et de l’émeri, tout est bon pour pratiquer la peinture au revers du verre et y déposer des pigments naturels.

Dès l’antiquité de luxurieuses pièces de vaisselles ont vu le jour à notre grand bonheur et cela la technique se réinvente encore aujourd‘hui et espère contribuer à sa pérennité.

En bohème au 18ème et 19ème, des gobelets, des médaillons verres à jambes décorés de feuilles d’or et d’argent, verres doublés d’une laque polychrome : tout rejoint la virtuosité du médium et du créateur.

Incroyable !

D’autres minéraux participent à la légende du fixé sous verre comme l ‘utilisation du mica blanc, le cristal de roche, l’écaille de tortues ou l’ambre en feuilles d’or très amincies, un puit sans fond d’inventivité, une corne de jouvence de pépites.

Aussi en aparté j’aimerais parler de la technique du sfumato ou de la technique à tempera, technique qu’utilisait Léonard de Vinci que j’ai moi-même effleuré pour peindre à ma manière «la Joconde » sur un format 80x80 mais qui, avec le blanc d’œuf mélangé aux pigments donne un climat plus froid qu’avec l’utilisation de mon liant acrylique et mes résines.

Ce liant oléagineux renforce c’est sûr l’effet chromatique et donne une puissance éclatante aux couleurs rehaussées par le verre lui-même. Pierre Jouffroy excelle dans cette recherche de la luminosité. Pour conclure et synthétiser cette technique de peinture que je pratique je dirais qu’elle me permet non seulement de rendre éclatant mon cercle chromatique d’une part mais aussi d’y inclure tous les éléments dont j’ai besoin grâce à une petite pointe fine comparable à la gravure sur plaque de zinc et finalement de raconter une histoire dans chacune de mes œuvres. L‘association de mon petit canon qui me sert de pointe et des collages nombreux dans mes peintures permet telle un « profiler » de raconter ce que je veux et c’est souvent à travers un visage pris comme ça que se dessine mon autoportrait…

Mon œuvre au fil des années est donc pour moi devenue un TEXTE, un long texte peint…

J’ai donc essayé de définir cette technique le plus simplement possible (mais je crois un peu désordonnée). Ce désordre est volontaire pour rétablir l’ordre établi à l’image de mes fixés et donc de mon histoire et maintenant d'enchaîner sur ma biographie.

Moi-même David Roland suis né le 18 avril 1976 d’un père fonctionnaire et d’une mère couturière

à Cholet dans le Maine et Loire.

Second d’une fratrie de trois c’est en 1980 que je commence à pratiquer le football, passion qui durera jusqu'en 2000, année où je décide de m’inscrire aux beaux-arts d’Angers bien que tenté par d’autres écoles à Paris et en Bretagne. (Satisfaisante toutefois.)

 1990, Membre fondateur d’un petit groupe de musique ou je suis mauvais batteur je peins dans le garage de mes parents à saint Christophe du bois entouré de ma batterie et des répétitions avec le groupe. Je peins à l’huile de lin avec des pigments, siccatifs etc… sur de grandes toiles que je fabrique et apprête avec de la colle d’os ou colle de peau de lapin pour tendre la toile et à cette époque je façonne mes images avec de vieux morceaux de tissus de ma mère couturière.

J’expérimente beaucoup de chose notamment peindre avec de la farine, de la cire perdue mais je voudrais ajouter que cette manière de penser peinture très jeune je le dois à un petit dessin de mon frère qui m’avait "retourné" et m’a fait devenir passionné de créations d’images et d’histoires.

Ces premières œuvres ont été détruites par le temps mais pas seulement ….

Avec ces trois passions qui m’animent plutôt qu’aller faire des petits boulots (bien que je ne sois pas passé à côté) je vends mes peintures, mes monotypes surtout (car j’ai accès à une presse à gravure) à Cholet chez des cafetiers et dans des restaurants ce qui me permet de payer mon matériel pas si onéreux car je n’ai jamais peint avec des tubes mais avec des pigments et des morceaux de je ne sais quelle matière qui faisaient le reste ...

Mon entrée aux beaux-arts d’Angers en 1998 après l’obtention de mon Bac s’est faite naturellement puisque j’y suis entré, n'ayant pas vraiment de soucis financiers puisque je vivais de mes expositions de monotypes et de croquis, de lithographies. Ma carrière était lancée mais ce qu’elle a eu comme retournement …

Mais l’étincelle qui m’a permis de cristalliser mes idées sur le verre je le dois au visionnage d’un film en particulier d’Alexander Trepov « d’après un roman de Dostoïevski » le songe d’un homme ridicule et de l’imaginaire du couple Tchèque SVAKMAYER ou William Kendridge car ces artistes ont été à l’origine de ma volonté de créer mes propres petits films d’animations sur verre.

J’utilisais une caméra au-dessus de ma tête et image par image je rendais l’image lisible pour le spectateur qui a accouché d’un film notamment intitulé « 3 encore une » qui traitait des attentats du 11 septembre 2001 et qui à reçu de bons échos lors de sa projection unique lors du festival « 5 minutes tout court » à Angers.

Je décide alors de fixer mes émotions sur le verre et de les cristalliser. Je délaisse la toile pour le verre, ce médium fantastique qui comme évoqué en amont combine le quartz et des minéraux nobles et celui-ci devient mon support de prédilection pour atteindre mes sujets, le verre faisant désormais office de vernis.

La peinture au revers du verre est très différente de la manière dont peint un peintre traditionnel car l’œuvre est peinte à l’envers, qui lorsqu’elle est retournée dégage et déploie l’œuvre finale éclatante, inimitable… J’utilise des pigments mélangés à un liant que j’ai conçu avec les conseils d’un chimiste et le mélange d’huiles, d’acryliques, de résines et de colle arabique pour mes collages permettent l’équation parfaite entre le verre et la peinture.

Les couches sont appliquées dans l’ordre chronologique inverse d’une toile traditionnelle puisque les lèvres, les yeux, la bouche et tous les éléments qui écriront l’histoire de ma peinture sont peints en premier et ce n’est qu’au terme de ces étapes que je peins le fond. Il devient alors impossible de corriger la moindre erreur, rendant l’œuvre délicate et complexe ce qui m’amène parfois pour cette raison-là de raccourcir mon trait pour décomplexer la complexité du monde.

Des objets peints, des souffleurs de verre, des chimistes, des artistes, des foyers de peintres sous verre (Alsace, Moyen Orient, Mésopotamie) période Assyrienne, période Hellénistique, période Romaine, Eglomisés, gravures monotypes, films d’animations, tous les ingrédients sont réunis pour faire une belle œuvre sur verre que je continue aujourd’hui encore avec délectation et actuellement biologiquement en sursis je me presse avec logique et méthode à poursuivre ma quête du beau.

Premières expositions importantes si je me limite aux seules galeries :

1998 _ Galerie à Münchengladbach en Allemagne a retrouver sur Hilde strasse.

2000 _ Prix signature à la galerie Siret, Palais Royal à Paris (thème « face à face »).

A partir de 2001 : Tous les mois jusqu’à 2009, année de la signature d’un contrat d’exclusivité avec la galerie « Art Wanson Gallery ».

Bastille : Salon d’Arts contemporains.

Salons d’Arts contemporains et d’antiquités de prestiges :

_Tour Eiffel.

_Pont Alexandre 3.

_Porte Maillot.

_Roland Garros.

_Hippodrome de Longchamps.

_Saint Tropez.

_Antibes.

_Arras.

_Bordeaux lac.

_Toulouse.

_Angers parc des expositions. Tous les ans pendant 9 ans.

_Exposition Marbella (vente d’une œuvre à Barack Obama).

_Grand hotel Hyatt au Qatar avec Van Cleef and Arpels.

_Magazine prestige.

_Valence, Miami, Londres, période faste qui se termine en 2013.

_Galerie Alain Daudet à Toulouse.

_Galerie Petitjean à l’Isle sur la Sorgue et à Lyon.

 _Galerie Hoche à Versailles.

_Galerie « in Arte Véritas à Angers.

Art club Gallery, Paris rue de Rivoli.

Hotel de Noailles, Paris.

Théâtre du Gymnase, Paris.

Opera gallery faubourg saint Honoré.

Concorde art Gallery, Paris Patrice Do hollo.

_Galaxie des Arts, Place des Vosges.

_Galaxie des arts, Barbizon.

_Galerie Hurtebize à Cannes.

_Vente aux enchères au Crasy horse avec maître Pierre Cornette de saint Cyr pin-up .

_Vente aux enchères Hôtel Drouot 2003.

_Vente aux enchères « Courtois et Chauviré Angers 2003.

Expositions à venir :

_Grand théâtre d’Angers.

_Musée du Revard le seul en France exclusivement réservé au fixé sous verre.

_Musée d’Art moderne à Angers.

_2022. LAS VEGAS. Célèbre Casino où a tourné Martin Scorsese.

Ce que contienne mes œuvres.

Si je dois expliquer la symbolique de mes pièces peintes au revers du verre, je parlerais soit d’anamorphose par ses multiples transformations tout au long cours de sa réalisation ou simplement de textes peints.

Cette technique m’a permis de faire passer beaucoup plus de messages que je pouvais le faire avec l’huile ou le monotype car l’exactitude du trait permet au spectateur de pénétrer l’histoire …

Nous ne sommes plus dans la nébulosité mais dans la finesse. Je peux aisément exprimer par mes deux chemins de vies une mini histoire dans chacun de mes fixés.

Cette histoire finit généralement par une relecture permanente de mon portrait de ma personnalité par le biais d’un visage ou d’un intérieur ou d’une perspective ou même à travers un fruit ou un bouquet de fruits mais l’histoire commence avant la réalisation de la peinture car le titre de l’œuvre est défini en premier. Tout autour de ces fruits ou de ce visage se greffent des éléments plus terrestres ce qui me donne un rôle de créateur.

Un visage que j’ai dessiné.

Le visage souvent céleste se retrouve prisonnier par ces éléments qui l’entourent et non seulement elle est la créatrice mais aussi l’inspiratrice.

La femme n’est pas un objet mais bien un sujet et est le vecteur principal et essentiel aux mouvements, aux circonvolutions au virage du temps qui doivent permettre d’atteindre l’idée finale et devenir prose ou texte : un poème peint !

La notion de peinture en perpétuel mouvement faisant appel à la mémoire relayées par la pensée de Henri Bergson qui considère la peinture comme une durée.

Des lors ma peinture prend tout son sens, les lignes de fuites s’échappent il n’y a plus de contrôle apparemment mais tout cela est rattrapé par des choses bien concrètes dessinées.

Ce n’est plus un tableau ce sont des tableaux dans le tableau, là où la beauté se niche, s’approche de vous, tout se mêlent mais chaque détail est le produit d’un mécanisme de pensée bien penser justement et très bien défini par cette citation « je est un autre, quand le cuivre s’éveille clairon, il n’est rien de sa faute « » une main devient un foulard ou bien une prise téléphonique devient un serpent c’est ainsi que je parle d’anamorphoses.

Il y a un désordre structuré pour ne pas faire affront au visage et au croquis du début.

Mes tableaux sont une invitation à découvrir d’autres sentiers ou se blottir comme l’image de cet homme qui marchant sur la plage bute dans un coquillage et change d’un centième de pensée sa trajectoire ou l’idée pour laquelle il courait ou alors l’image de ce tuyau d’arrosage qui percé de milles trous se découvre de nombreuses directions, de nouveau horizons arrosant des fleurs, de l’air ou bien le visage d’une femme qui passait par là.

En cela ma peinture comme ma vie est en perpétuelle création. Une création continue dont je m’en fais le garant car j’ai toujours une nouvelle histoire à raconter.

L’univers est une bonne manière de saisir l’infini.

Mots clé pour en arriver là :

_Le beau, la splendeur du vrai.

_Le vide a cela de puissant qu’il est insondable.

_La peinture est une comédie dont on ne verra jamais la fin.

_La peinture c’est rendre la lumière heureuse.

_Le Séductif, c’est à moi que je parle en m’adressant à l’autre.

_Passage de l’être mal aimé à celui de psychanalyste de sa propre intériorité.

_Quand une chose dépasse la réalité elle devient légende donc on publie la légende.

_Valeur, culture, budget.

_La logique et la méthode peuvent nous faire parvenir à rien comme à tout.

_L’amour à mort : l’acceptation.

_Accepter de n’être plus rien pour devenir tout.

_Deux choses qui font agir les hommes : la peur et la nouveauté mais ce qu’il y a de beau dans la nouveauté c’est qu’elle n’est jamais neuve, il faut la stimuler.

Donc soyons réaliste, exigeons l’IMPOSSIBLE.

DAVID ROLAND ARTISTE PEINTRE.



Lauréat du prix signature 2005 à la galerie Siret au Palais Royal à paris.